La délégation des Acteurs du logement d’insertion était composée, pour la Fapil, de Thierry Debrand, président, et Camille Régis, déléguée générale, pour l’Unafo, de Laurent Vuidel, vice-président, et Arnaud de Broca, délégué général, pour l’Unhaj, de Marianne Auffret, directrice générale et pour la Fédération SOLIHA, de Juliette Laganier, directrice générale.
Thierry Debrand a pu présenter au Ministre la représentativité des Acteurs du logement d’insertion : plus de 1000 associations, gérant 300 000 logements pour 450 000 personnes accompagnées, mais aussi leur diversité (IML, résidences sociales, pensions de famille, habitat jeunes, …). En propos introductifs, le Ministre du logement a tenu à remercier l’ensemble des acteurs pour leur participation à la mise en œuvre du plan Logement d’Abord, auquel il souhaite donner un nouvel élan.
Grande loi de la République
Insistant sur la nécessité de soutenir la production du logement très social, le président de la Fapil s’est inquiété des annonces d’évolution de la loi SRU, grande loi de la République. Sur ce point, le ministre a tenu à préciser qu’il n’était pas question de « déconstruire la loi SRU, mais plutôt de procéder à un ajustement ». Thierry Debrand a également évoqué le rôle important de la production en Maitrise d’ouvrage d’insertion, notamment dans le diffus en complément de l’offre développée par les bailleurs sociaux, avec la nécessité néanmoins de mieux adapter les aides dédiées.
Les inquiétudes des acteurs concernant les conséquences du « décret habitat » ont fait également l’objet d’échanges fournis. Le travail conduit conjointement par la Fapil et SOLIHA avec l’appui de plusieurs partenaires et associations se poursuivra dans les prochaines semaines pour tenter de revenir sur ce texte.
Modèle économique des résidences sociales
Laurent Vuidel a présenté la diversité des résidences sociales et leur rôle actif dans la politique du logement d’abord, en soulignant les fortes inquiétudes sur leur modèle économique. Questionné sur la possibilité d’introduire des modifications législatives dans la prochaine « loi logement », le Ministre s’est montré prêt à étudier rapidement les propositions qui lui seront faites. L’UNAFO a également plaidé pour des actions rapides de soutien au secteur : versement dès 2024 des 5 millions d’euros supplémentaires prévus à la Loi de Finances pour l’Aide à la Gestion Locative Sociale et mise en œuvre d’une nouvelle aide exceptionnelle énergie pour les gestionnaires.
Premier levier de l’emploi
Marianne Auffret a, de son côté, souligné l’importance de permettre aux jeunes, de plus en plus précarisés, d’avoir accès à du logement abordable et d’être accompagnés de manière globale (santé, emploi, citoyenneté…). Premier levier de l’emploi, le logement est aux services de l’insertion des jeunes mais aussi du déploiement des politiques publiques telles que le développement de l’apprentissage, l’accueil des saisonniers et la résorption des tensions de recrutements sur les territoires touristiques, agricoles ou urbains. L’utilité et l’agilité du logement d’insertion est bien identifiée. Nous avons maintenant besoin de bénéficier de leviers très concrets pour développer l’offre de logement d’insertion. L’enjeu de la réhabilitation des résidences sociales se doit aussi d’être une priorité pour le gouvernement.
Développer l’intermédiation locative
Pour finir le tour de table, Juliette Laganier a demandé au Ministre de renforcer le développement de l’intermédiation locative. Deux points sont essentiels pour dynamiser le dispositif : la révision du régime fiscal de Loc’avantages pour qu’il devienne plus attractif et le conditionnement des aides à la rénovation énergétique du parc locatif privé à des contreparties sociales pour favoriser l’accès au logement des ménages à faibles ressources. M. Kasbarian s’est montré prompt à soutenir ce dispositif majeur du plan Logement d’abord qu’il souhaite relancer, notamment en étudiant rapidement les propositions d’évolution du dispositif Loc’avantages.
Ma Prime Rénov
La directrice générale de SOLIHA a par ailleurs regretté les propos et annonces récentes sur l’évolution du dispositif Ma Prime Rénov’. Ces annonces, décidées sans concertation avec l’ensemble des acteurs, risquent de s’avérer contre-productives pour les ménages en l’absence d’un cadre collectivement défini.
Le Ministre s’est montré à l’écoute des propositions des Acteurs du logement d’insertion. Reste à vérifier la marge de manœuvre dont il dispose et les arbitrages qu’il arrivera à obtenir dans un contexte où les économies budgétaires sont annoncées comme étant les axes directeurs de la politique menée.