Les Acteurs du logement d’insertion vous invitent à leur journée nationale centrée sur le logement d’insertion au service des territoires le 17 septembre à Paris.
Au programme, une matinée consacrée à l’identification des besoins des territoires en présence notamment de représentants des collectivités territoriales et du secteur du logement. En seconde partie de journée les ALI vous proposeront leurs solutions sous la forme d’ateliers mettant en lumières les outils à notre disposition pour répondre aux problématiques rencontrées dans les territoires métropolitains, touristiques ou encore ruraux.
Cette journée est gratuite et ouverte à tous, sur inscription : https://my.weezevent.com/journee-nationale-des-acteurs-du-logement-dinsertion
Programme
Matin
- 9h : accueil café
- 9h45 : ouverture
- 10h15 : Table-ronde « Logement pour tous ! Cohésions et territoires »
Comment le logement pour tous, et notamment le logement d’insertion, est un outil de cohésion des territoires
Outre les conséquences sur les individus, en termes de parcours de vie, de santé, de vulnérabilité à la violence, un accès équitable au logement favorise la mixité sociale et aide à prévenir la ségrégation spatiale, contribuant ainsi à la cohésion sociale. L’accès au logement produit des effets collectifs, sociaux et des dynamiques vertueuses sur les territoires. Loger chacun est un levier de cohésion sociale et territoriale qui apaise l’espace public, les relations sociales, renforce le sentiment d’appartenance.Les territoires sont éprouvés par la métropolisation qui sépare les habitants jusque dans leur conception du vivre-ensemble: cherté et rareté du foncier dans les villes et les zones touristiques engendrent une difficulté des acteurs économiques à se loger où ils travaillent. De l’autre côté, les territoires « en déprise », pour beaucoup ruraux ou semi-ruraux, en difficultés économiques, peinent à attirer la population qui les redynamiseraient car ils ont des parcs de logements inadaptés et des services qui s’amenuisent. La cohésion n’est pas au rendez-vous et son absence s’exprime jusque dans les urnes. Les Acteurs du logement d’insertion (Fapil, Soliha, Unafo et Unhaj) logent des personnes dont les ressources financières sont faibles, qui ont besoin de logement parfois temporaires et meublés, d’un lien social étayé, d’un soutien dans leurs démarches, mais aussi parfois de solutions pérennes. Ils prennent donc une part cruciale dans la construction d’un « tous » ensemble à la fois intégrateur et soudé.
Jean-Claude Driant, Directeur du Lab’URBA et ancien professeur à l’École d’urbanisme de Paris
Anne-Katrin Le Doeuff, Directrice de l’AORIF
Henry Buzy-Cazaux, Secrétaire général du Cercle des managers de l’immobilier
France Urbaine
- 11h30 : Ateliers – première séquence
Deux temps d’ateliers sont prévus durant la journée : les participants devront en choisir un le matin et un autre l’après-midi, parmi les quatre proposés
1/ Les « territoires oubliés de la République »
Cette expression devenue quasi proverbiale ces dernières années recouvre plusieurs réalités : il s’agit pêle-mêle de la « diagonale du vide », de ces territoires semi-ruraux ou ruraux qui étaient auparavant soutenus par la présence d’un régiment de l’armée et qui à l’issue de son déménagement ou sa disparition, ont vu s’effondrer l’économie locale, de ces villes moyennes qui perdent des habitants, ou qui ont perdu des habitants lors de la fermeture de leur dernière usine, des territoires d’outre-mer dont les investissements en matière d’équipement public ont toujours été en deçà des besoins… Paradoxalement, les quartiers d’habitat social, même enclavés, même en difficulté, sont rarement à plus d’une demi-heure d’un l’hôpital. Pour les habitants de ces territoires oubliés, véritables déserts médicaux, c’est plus près de l’heure que de la demi-heure de trajet qu’il faut à une femme pour se rendre à la clinique pour accoucher. Dans ces territoires, que le jargon du logement appelle très souvent territoires détendus, la disproportion entre l’offre et la demande de logement et souvent de l’ordre d’un pour deux. Or, le laissé de côté est souvent le même, celui aux ressources les plus faibles, le jeune au contrat précaire, ou la femme chef de famille monoparentale. Il n’y a pas de territoire en France où un pauvre se loge facilement, et pour ces personnes, il n’y a pas de détente sur l’accès au logement. Il est alors d’autant plus important que l’intervention, des acteurs du Logement accompagné s’adresse à ces territoires oubliés. Notre table ronde du jour portera sur l’appui que nos structures, soit de production de logements d’insertion, soit de logement accompagné, soit d’intermédiation locative peut avoir sur ces territoires, qui ne font la une des journaux que lors d’élections dont les résultats ne plaisent pas.
2/ Intégration et territoires : le logement des personnes étrangères
Convaincu que l’accès au logement et aux droits sont des facteurs d’intégration, le logement d’insertion joue un rôle majeur pour loger les personnes d’origine étrangères, que ce soit lors des nombreuses crises migratoires pour lesquelles il a toujours répondu présent ou pour loger notamment les travailleurs de première ligne d’origine étrangère qui font tourner de nombreuses économies. Dans le contexte où l’étranger fait peur et où l’accès aux droits devient plus compliqué (obtention et renouvellement des titres de séjour, allongement de la durée de présence sur le territoire pour bénéficier des aides sociales), nos associations ont de plus en plus de mal à remplir leurs missions. En partant des expériences de terrain des personnes présentes, l’atelier s’efforcera d’apporter des réponses aux questionnements des adhérents mais aussi de faire remonter les inquiétudes et propositions que les Acteurs du Logement d’Insertion devront porter auprès du nouveau gouvernement.
3/ L’accompagnement dans le logement d’insertion : les diverses formes d’accompagnement
La loi Besson qui crée les PDALPD et met en place les fonds de solidarité (FSL), puis son affirmation dans le volet logement de la loi de lutte contre les exclusions de 1998 sont deux points de repères importants dans l’histoire de « l’accompagnement dans le logement ». Mais les premières traces de la notion sont au moins aussi anciennes que l’invention du logement social. Les « dames patronnesses » procédaient elles aussi à leur manière à une forme d’accompagnement des personnes logées. Aujourd’hui, même s’il l’on s’en tient à une acception relativement étroite de l’accompagnement, on voit qu’il recouvre une grande diversité :
– de type de dispositifs (par exemple ASLL, AVDL, « équipes mobiles » ou équipes dédiées sur site…) et de modalités de financement associés
– de référentiel professionnel, de nature ou d’intensité d’intervention (intervention psycho-sociale, soutien administratif, « aide à la vie quotidienne », « action socio-educative », « gestion locative sociale », suivi judiciaire
– de cadre (collectif ou individuel, en interne ou par des intervenants extérieurs, au quotidien ou de manière ponctuelle…)
– de référentiel philosophique ou d’objectifs affichés (« soutien », « aide », « suivi », avec un objectif d’insertion, d’émancipation, d’empowerment, d’autonomisation…).
En effet, si l’accompagnement social dans le logement d’insertion se veut spécialisé sur les enjeux relatifs au logement (accès ou maintien), il est souvent amené à s’assurer d’un relais extérieur, voire à mobiliser en parallèle des services compétents annexes.Au fil des ans, la « tonalité de l’intervention a également évolué, passant d’une grammaire du contrôle des populations à une rhétorique de la libération. Comment la politique du logement d’abord, venue à la fois des Etats Unis et de Finlande a-t-elle modifié la manière dont les personnes logées sont accompagnées ? L’atelier permettra de caractériser les différentes modalités d’intervention que le logement d’insertion mobilise et d’identifier les questions et limites que soulève cette particularité de notre secteur : questions financières, éthiques, institutionnelles ou cliniques. Quel(s) accompagnement(s) d’aujourd’hui et de demain pour le logement d’insertion ?
4/ Comment renforcer la production de logement ?
Les estimations varient : 300 000, 400 000, voire 500 000 logements devraient être construits chaque année pour faire face au mal-logement. Si aucun consensus n’émerge sur un objectif précis, indéniablement la production de logements, en particulier de logements sociaux, a atteint un niveau alarmant. Dans ce contexte, le secteur associatif, à travers la Maîtrise d’ouvrage d’insertion, joue un rôle important. Il répond non seulement aux besoins des ménages les plus fragiles, mais s’attaque aussi à des enjeux plus vastes : rénovation de l’ancien, lutte contre la vacance, préservation du foncier et revitalisation des centres-villes. Malgré l’engagement du secteur, les opérations peinent encore à sortir. Cet atelier sera l’occasion de discuter des leviers pour relancer la production, la question du financement sera évidemment abordée mais plus largement, nous interrogerons les possibilités en matière de coopérations sur les territoires, de simplifications règlementaires, etc.
- 12h45 : repas
- 14h : Ateliers – deuxième séquence
- 15h30 : « Le Logement d’abord est-il toujours une politique publique portée par l’Etat ? »
- 16h30 : fin de la journée nationale
Informations pratiques :
Date : 17 septembre 2024
Horaires : 9h à 16h30
Adresse : Halle Pajol – 20 Espl. Nathalie Sarraute, 75018 Paris